la navigation des vikings
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la navigation des vikings
Tiré de Frédéric Durand : les Vikings et la mer.
La navigation des Vikings (69-76).
D’avril à octobre. « Un peu avant l’hiver, son bateau accosta aux Shetland ayant fait voile plein nord depuis les Orcades… Et quand revint le printemps et que la mer s’apaisa, Bjorn remit à l’eau son bateau et l’arma avec soin. Quand il fut prêt, et que le vent fut portant, il mit à la voile » (Egil saga, ch. 33). « L’été s’écoula et on approchait de l’hiver. Ils voulurent alors mettre le cap sur la Norvège, mais le temps devint glacial et la voile givra » (Kormak saga, ch. 18) « Tous les bateaux étaient déjà repartis pour l’Islande car l’été tirait à sa fin » (Bjarnar saga Hitdaelakappa, ch. 4)
La division du travail. Pour la navigation au long-cours, les tâches étaient distribuées avant l’appareillage. Tout l’équipage, assemblé au bout du quai – við bryggjusporð – était appelé à donner son avis, amis il paraît vraisemblable que celui du patron de la barque était le plus souvent suivi. Bjarni Herjulfsson arrivé en Islande consulta son équipage : « Je veux me rendre au Groenland, si vous acceptez de m’y accompagner » (Ch 2). Une fois en haute mer, l’équipage pouvait se concerter dans des cas exceptionnels : manquements à la discipline du bord, doute quant à la poursuite de la navigation ; il se rassemblait alors autour du mât, við siglu, le seul espace libre à bord. « Pour finir, le brouillard se dissipa et le vent se leva. On se demanda alors quel cap il fallait prendre pour toucher l’Irlande mais on ne put tomber d’accord » (Laxdaela saga ch. 21).
L’équipage. Le chef de bord (styrimaðr) était l’homme de barre, le, en fait le propriétaire du bâtiment, le plus souvent commerçant de son état. Lors des manœuvres, le stafnbúi commandait. Il était également la vigie placée à la proue. L’homme qui guidait le navire dans les passes (sundvörðr). Celui qui signalait les écueils à proximité des côtes (bergvörðr). Un marin devait veiller au bon comportement de la vergue, veille appelée rávörðr, et la loi faisait obligation d’une veille 24 heures sur 24 au port comme à la mer (Bylov IX. 23 : a vera á varðhaldi). L’attribution de ces différentes veilles était souvent tirée au sort : að hluta um vöku.
Le mot skipar désigne l’équipage. Un knörr, navire de commerce, ne comptait guère plus de 12 à 16 hommes. Ils étaient divisés en groupes de quatre dirigés par un reiðumaðr, l’ancêtre du quartier maître. Spécialistes : le « cambusier » mötunautr (terme qui donnera matelot) préposé à la surveillance des provisions de bouche. Un pilote ou leiðsögumaðr, ayant l’expérience spécifique de la route pouvait être embarqué, ainsi qu’un interprète, un túlkr versé dans la pratique des langues slaves ou sémitiques. A partir du XIe siècle apparait le coq matsveinn. Cette fonction était dévolue auparavant à tour de rôle aux différents membres de l’équipage.
Les passagers. En islandais, farthegar. Les Islandais qui n’étaient pas nécessairement des marins utilisaient le knörr qui était le seul moyen de se rendre en Norvège où les appelaient des affaires de famille, de négoce ou de politique. [On estime que les deux tiers des premiers colons venus s’installer en Islande possédaient leur propre bateau. Mais leurs descendants devenus fermiers ne purent remplacer les bateaux à bout de potentiel faute de pouvoir trouver du bois de charpente sur l’île. Note 17 p. 76.]
Les passagers devaient prêter main forte à l’équipage. « Grettir s’installa à fond de cale et ne voulut plus en bouger, se refusant à écoper, à souquer la voile et à travailler comme tous les autres devaient le faire à bord ». Il préfère lutiner la jolie femme du capitaine, mais est pris à partie par l’équipage : « tu penses qu’il est plus agréable de peloter les fesses de la femme du capitaine Bardi, que de prendre ta part du travail, mais c’est intolérable » ; son ami Haflidi cherche à le raisonner : « les autres passagers te désapprouvent et menacent de te faire passer par-dessus bord ». Grettir revenu à de meilleurs sentiments, descend dans le austr-rúm, le puits de la cale, et écope à lui tout seul pendant le reste de la traversée, faisant ostensiblement étalage de sa force bientôt légendaire. (Grettis saga ch. 17).
La navigation des Vikings (69-76).
D’avril à octobre. « Un peu avant l’hiver, son bateau accosta aux Shetland ayant fait voile plein nord depuis les Orcades… Et quand revint le printemps et que la mer s’apaisa, Bjorn remit à l’eau son bateau et l’arma avec soin. Quand il fut prêt, et que le vent fut portant, il mit à la voile » (Egil saga, ch. 33). « L’été s’écoula et on approchait de l’hiver. Ils voulurent alors mettre le cap sur la Norvège, mais le temps devint glacial et la voile givra » (Kormak saga, ch. 18) « Tous les bateaux étaient déjà repartis pour l’Islande car l’été tirait à sa fin » (Bjarnar saga Hitdaelakappa, ch. 4)
La division du travail. Pour la navigation au long-cours, les tâches étaient distribuées avant l’appareillage. Tout l’équipage, assemblé au bout du quai – við bryggjusporð – était appelé à donner son avis, amis il paraît vraisemblable que celui du patron de la barque était le plus souvent suivi. Bjarni Herjulfsson arrivé en Islande consulta son équipage : « Je veux me rendre au Groenland, si vous acceptez de m’y accompagner » (Ch 2). Une fois en haute mer, l’équipage pouvait se concerter dans des cas exceptionnels : manquements à la discipline du bord, doute quant à la poursuite de la navigation ; il se rassemblait alors autour du mât, við siglu, le seul espace libre à bord. « Pour finir, le brouillard se dissipa et le vent se leva. On se demanda alors quel cap il fallait prendre pour toucher l’Irlande mais on ne put tomber d’accord » (Laxdaela saga ch. 21).
L’équipage. Le chef de bord (styrimaðr) était l’homme de barre, le, en fait le propriétaire du bâtiment, le plus souvent commerçant de son état. Lors des manœuvres, le stafnbúi commandait. Il était également la vigie placée à la proue. L’homme qui guidait le navire dans les passes (sundvörðr). Celui qui signalait les écueils à proximité des côtes (bergvörðr). Un marin devait veiller au bon comportement de la vergue, veille appelée rávörðr, et la loi faisait obligation d’une veille 24 heures sur 24 au port comme à la mer (Bylov IX. 23 : a vera á varðhaldi). L’attribution de ces différentes veilles était souvent tirée au sort : að hluta um vöku.
Le mot skipar désigne l’équipage. Un knörr, navire de commerce, ne comptait guère plus de 12 à 16 hommes. Ils étaient divisés en groupes de quatre dirigés par un reiðumaðr, l’ancêtre du quartier maître. Spécialistes : le « cambusier » mötunautr (terme qui donnera matelot) préposé à la surveillance des provisions de bouche. Un pilote ou leiðsögumaðr, ayant l’expérience spécifique de la route pouvait être embarqué, ainsi qu’un interprète, un túlkr versé dans la pratique des langues slaves ou sémitiques. A partir du XIe siècle apparait le coq matsveinn. Cette fonction était dévolue auparavant à tour de rôle aux différents membres de l’équipage.
Les passagers. En islandais, farthegar. Les Islandais qui n’étaient pas nécessairement des marins utilisaient le knörr qui était le seul moyen de se rendre en Norvège où les appelaient des affaires de famille, de négoce ou de politique. [On estime que les deux tiers des premiers colons venus s’installer en Islande possédaient leur propre bateau. Mais leurs descendants devenus fermiers ne purent remplacer les bateaux à bout de potentiel faute de pouvoir trouver du bois de charpente sur l’île. Note 17 p. 76.]
Les passagers devaient prêter main forte à l’équipage. « Grettir s’installa à fond de cale et ne voulut plus en bouger, se refusant à écoper, à souquer la voile et à travailler comme tous les autres devaient le faire à bord ». Il préfère lutiner la jolie femme du capitaine, mais est pris à partie par l’équipage : « tu penses qu’il est plus agréable de peloter les fesses de la femme du capitaine Bardi, que de prendre ta part du travail, mais c’est intolérable » ; son ami Haflidi cherche à le raisonner : « les autres passagers te désapprouvent et menacent de te faire passer par-dessus bord ». Grettir revenu à de meilleurs sentiments, descend dans le austr-rúm, le puits de la cale, et écope à lui tout seul pendant le reste de la traversée, faisant ostensiblement étalage de sa force bientôt légendaire. (Grettis saga ch. 17).
gregory- Messages : 38
Date d'inscription : 09/02/2010
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